Si elle s’était attendue à ça! Elle qui devait encore avoir la paix pour quarante-huit petites heures, la voilà qui décollait déjà pour Färos pour un «Code Noir» ? C’était la galère! Entre le corps de ces deux armoires à glace, elle n’avait rien à craindre,. Derrière, Kim les suivait peut-être aussi déstabilisé qu’elle-même alors qu’ils embarquèrent dans le premier avion qui les conduirait au laboratoire. Déjà, la traversée lui sembla interminable. Elle discutait, tranquillement, avec les deux colosses qui les avaient escortés, se demandant ce qui avait bien pu se produire en son absence qui puisse susciter cet énervement. Chose sûre, ça n’avait rien de bénin. Malheureusement, elle ne put soutirer que de brèves informations de ces deux gaillards armés. Vraiment, il y a avait de quoi se sentir très rassurée! Alternant son regard de glace sur Kim ou sur le paysage qui filait sous ses yeux, elle sentait son corps bondir à chaque mètre qui la rapprochait de Färos. Quelque chose de grave s’était produit, mais quoi? Elle se mordait les ongles, totalement absorbée par l’idée d’un avenir catastrophique. Y avait-il des morts? Des blessés? Elle espérait sincèrement que son équipe n’ait rien.
Ils atterrirent –finalement! En silence, Ezer les suivait. Le pas de course l’épuisait peut-être, mais elle ne s’en souciait pas. Elle était préoccupée par ce qui leur serait transmis. Elle galopait à toute allure, tentant de suivre au centimètre près ses deux escortes qui, eux, naturellement, ne voyait rien d’herculéen dans les efforts physiques… Dieu sait s’ils connaissaient les souplesses intellectuelles! Vu les faibles mots qu’ils avaient prononcés pendant out le voyage, il fallait en douter! Elle serrait la mâchoire. Heim était sur le qui-vive. Ses nerfs étaient crispés, tout autant que ses muscles, son esprit et sa démarche. Elle sentait déjà la putréfaction de cette histoire… Non, vraiment, rien en se terminerait tel que prévu, c’était indéniable.
On aurait dû les éloigner. On aurait dû faire évacuer les lieux sans plus attendre! Les Scientifiques n’étaient pas militaires! C’était là deux disciplines qui se touchaient en multiples aspects, mais certes pas au niveau de leur personnel. Dès qu’Ezer franchit le seuil de l’ascenseur, elle avait senti la tension grimper d’un cran. Tout le monde craignait ce qui se produirait. Tout le monde avait envie de prendre leurs jambes à leur cou. Elle se mordit la lèvre inférieur et devint deux fois plus soucieuse lorsqu’on lui tendit un
Taser Gun… Comment faisait-on fonctionner ce truc? Wow! Niveau chasse à la bestiole, elle se sentait à présent bien stupide de se retrouver avec ce truc entre les pattes! Elle se retint de justesse pour ne pas s’alarmer et leur crier qu’il était impossible pour des scientifiques de brandir des armes comme eux le faisaient… Malheureusement, c’était leur devoir de capturer cette chose… à leur plus grand dam!
Dîtes adieu à vos femmes et vos enfants, certains d’entre vous ne les reverrons jamais. Elle y pensait, sincèrement. Le danger était omniprésent, ils le savaient, tous autant qu’ils étaient. D’un pas calme, elle sortit de l’ascenseur, observant tout ce qui l’entourait avec une grande curiosité. C’était donc ce qui restait? Elle eut un certain pincement au cœur. Elle n’arrivait pas à croire ce qui arrivait. Sa main droite enfermait son
Taser alors que son autre jouait nerveusement avec l’une de ses mèches d’ébène. Elle déglutit, malgré elle. Alors qu’elle se sentait seule comme jamais, elle entendit, de très loin mais de si près, la voix rassurante de Kim… Enfin, la voix qui se voulait rassurante. Elle lui rendit un sourire peu rassurer. D’un geste discret, elle le tira par le poignet à son tour :
- Pas comme Kelly? Je sais ce que je fais, Kim.– Elle était légèrement irritée qu’il la considère de la sorte. Pourtant, les intentions de son assistant était valeureuse. D’un soupir, elle lui retourna simplement la réplique
– Sois prudent, toi aussi. Si vous avez besoin de moi, moi j’ai besoin de toi. Elle qui avait plongé son regard dans le sien, elle s’en délaissa avant de lâcher le poignet qu’elle maintenait prisonnier. Une fois de plus, Ezer reprit son avancée sur un pas réticent. Mais dans quoi s’embarquaient-ils?