Trois jours. Oui cela faisait déjà trois jours depuis l’attaque du Nétérium. Elle avait contacté les familles défuntes, ébranlées; le Président de Phoenix Compagnie et son fils; les forces militaires. Déjà le monde entier était au courant. Il n’y avait rien de plus horrifiant que d’entendre parler de cette histoire par autrui. Ils n’avaient pas été là, ils n’en savaient rien. Ezer avait donc dû faire une annonce publique le jour qui avait suivi avec des explications, des reformulations et surtout la prise en compte de leur prudence qui devrait redoublée. Ces genres de choses lui semblaient si faciles alors qu’il n’en était rien. Derrière le maquillage de la cadette des Heim se cachait la plus petite et épuisée jeune fille qui soit. Elle devait s’y faire, se créer une carapace. Alors, encore une fois pour des milliers d’autres, elle répétait ses ordres, parcouraient les laboratoires pour observer les projets à venir, les découvertes de l’heure ou encore l’analyse de l’étrange créature qu’était le Nétérium. Enfermé dans une cage de verre, il avait de quoi être l’attraction de tout Färos. Ezer restait, parfois, plantée devant lui, son regard de cendre plongé dans le sien. Il souffrait de sa propre rage. Elle le voyait dans ce regard de braise. Le sien qui s’éteignait l’enviait secrètement.
Ezer Elisabeth Heim était cloitrée dans son bureau. Drapé de grands rideaux rouges devant des fenêtres colossales, un seul bureau était au centre de la pièce. À droite, des sofas confortables et un grand écran qui lui servait de télécommunication avec Phoenix compagnie, à gauche, des maquettes, des tableaux sur des tables de verres où dormaient des plans et des dossiers qui s’empilaient de plus en plus au fur et à mesure que la journée avançait. Les derniers jours qu’Ezer avait passés loin de Färos lui avait valu une overdose de boulot. Elle soupirait devant son énième dossier alors qu’elle laissait tomber sa tête sur la surface plane et dure. Elle n’aurait jamais terminé à ce train-là. Ses mains cherchèrent la chemise grisâtre dudit dossier et en referma la contenu. Avec beaucoup de lenteur, elle se leva, tira l’enveloppe avec elle avant d’aller la déposer tout délicatement dans sa pile «close». Par contre, à droite, éparpillée un peu pêle-mêle se dressait sa sœur jumelle «à conclure» et celle-là était bien plus effrayante. Elle prit le premier dossier de la pile, soupira à nouveau et se redirigea vers son bureau.
Heim y passa la journée. Au bout de dix heures intensives à se pencher sur tous les dossiers qui somnolaient en attente de réponse, elle avait rédigé, accordé, refusé et corrigé tout ce qu’on avait bien pu imaginer en son absence. Enfin, il lui restait tout de même un petit dernier dossier : celui du Nétérium. Elle avait lu avec une attention toutes particulières les closes qui avaient été mentionnées et remarquées lorsque le sujet était en observation. Elle était intriguée. Chaque mot, chaque objet de leur recherche pouvait être indice sur le comportement de ce mâle aguerri qui devait sans doute être bien jeune au vue de sa vigueur. On disait d’ailleurs que cette créature allait au-delà de leur attention. Apportant sa tasse de café à ses lèvres, Ezer en but une longue gorgée avant de systématiquement la recracher : elle était glacée! Essuyant un frisson qui lui parcourut le dos, elle poussa la porcelaine sur le coin gauche de son bureau, tout près de son téléphone.
Remise du dégoût d’avoir bu le café le plus infecte qui soit, elle reposa son attention sur le Nétérium. Demain serait un meilleur pour s’ancrer sur ce spécimen. En passant une main sur son visage, elle ne pouvait même plus réfléchir! La seule chose qui pouvait lui traverser l’esprit était de sortir de son bureau, d’aller se planter dans un bon beau chaud et se calmer avec un livre que lui avait recommandé son vaillant Prince Charmant. Elle sourit distraitement en y repensant, comme ça. Chassant alors son fantasme, elle se décida à le réaliser. Elle se leva, refermant le dossier avant de le ranger sécuritairement dans un des tiroirs de son bureau, le refermant à clef. Bonne chose de faite. Elle se rendit ensuite vers le petit salon provisoire de son office pour y chercher le manteau qu’elle avait tout bonnement laissé trainer là lorsque, soudainement, elle entendit trois petits coups à la porte. Embêtée, mais habituée à être dérangée à toute heure du jour et de la nuit, elle lança donc :
- Entrez!
Joviale, comme à son habitude. Elle enfila sa veste, tout en libérant ses cheveux avant de se retourner vers l’intrus qui venait à peine de faire irruption dans son havre… De tout sauf de paix!
Elle le reconnut, sans difficulté. Avec un grand enthousiasme, elle lui sourit avant de se diriger vers lui et d’embrasser chacune de ses joues, chaleureusement, empoignait l’une de ses mains entre les siennes.
- Oh, Kim! Je suis heureuse de te revoir! Comment vas-tu?
Elle s’informait; c’était bien normal! Depuis la nuit où ils avaient eu cette discussion à propos des antidépresseurs, ils ne s’étaient pas adressés la parole… Pas plus que revus. Ezer avait été débordée avec son retour au travail. Elle avait d’abord eu cette fameuse conférence qui l’avait hantée, puis les piles de dossiers, les urgences à régler, et là voilà qui venait à peine de terminer trois jours plus tard, quelque part entre vingt-deux heures trente et vingt-trois heures.
- Que me vaut l’honneur d’une visite aussi tardive, dis-moi?
Encore une fois, c’était à titre informatif! Elle n’avait pas l’habitude de voir Kim Jerby Hinton entrer dans son bureau à une heure aussi avancée de la nuit. Elle commençait d’or et déjà à s’inquiéter…. Pourvu qu’elle ne doive pas rester quelques heures supplémentaires! Son cerveau aurait droit à un court-circuit assuré!
Ezer Elisabeth Heim était cloitrée dans son bureau. Drapé de grands rideaux rouges devant des fenêtres colossales, un seul bureau était au centre de la pièce. À droite, des sofas confortables et un grand écran qui lui servait de télécommunication avec Phoenix compagnie, à gauche, des maquettes, des tableaux sur des tables de verres où dormaient des plans et des dossiers qui s’empilaient de plus en plus au fur et à mesure que la journée avançait. Les derniers jours qu’Ezer avait passés loin de Färos lui avait valu une overdose de boulot. Elle soupirait devant son énième dossier alors qu’elle laissait tomber sa tête sur la surface plane et dure. Elle n’aurait jamais terminé à ce train-là. Ses mains cherchèrent la chemise grisâtre dudit dossier et en referma la contenu. Avec beaucoup de lenteur, elle se leva, tira l’enveloppe avec elle avant d’aller la déposer tout délicatement dans sa pile «close». Par contre, à droite, éparpillée un peu pêle-mêle se dressait sa sœur jumelle «à conclure» et celle-là était bien plus effrayante. Elle prit le premier dossier de la pile, soupira à nouveau et se redirigea vers son bureau.
Heim y passa la journée. Au bout de dix heures intensives à se pencher sur tous les dossiers qui somnolaient en attente de réponse, elle avait rédigé, accordé, refusé et corrigé tout ce qu’on avait bien pu imaginer en son absence. Enfin, il lui restait tout de même un petit dernier dossier : celui du Nétérium. Elle avait lu avec une attention toutes particulières les closes qui avaient été mentionnées et remarquées lorsque le sujet était en observation. Elle était intriguée. Chaque mot, chaque objet de leur recherche pouvait être indice sur le comportement de ce mâle aguerri qui devait sans doute être bien jeune au vue de sa vigueur. On disait d’ailleurs que cette créature allait au-delà de leur attention. Apportant sa tasse de café à ses lèvres, Ezer en but une longue gorgée avant de systématiquement la recracher : elle était glacée! Essuyant un frisson qui lui parcourut le dos, elle poussa la porcelaine sur le coin gauche de son bureau, tout près de son téléphone.
Remise du dégoût d’avoir bu le café le plus infecte qui soit, elle reposa son attention sur le Nétérium. Demain serait un meilleur pour s’ancrer sur ce spécimen. En passant une main sur son visage, elle ne pouvait même plus réfléchir! La seule chose qui pouvait lui traverser l’esprit était de sortir de son bureau, d’aller se planter dans un bon beau chaud et se calmer avec un livre que lui avait recommandé son vaillant Prince Charmant. Elle sourit distraitement en y repensant, comme ça. Chassant alors son fantasme, elle se décida à le réaliser. Elle se leva, refermant le dossier avant de le ranger sécuritairement dans un des tiroirs de son bureau, le refermant à clef. Bonne chose de faite. Elle se rendit ensuite vers le petit salon provisoire de son office pour y chercher le manteau qu’elle avait tout bonnement laissé trainer là lorsque, soudainement, elle entendit trois petits coups à la porte. Embêtée, mais habituée à être dérangée à toute heure du jour et de la nuit, elle lança donc :
- Entrez!
Joviale, comme à son habitude. Elle enfila sa veste, tout en libérant ses cheveux avant de se retourner vers l’intrus qui venait à peine de faire irruption dans son havre… De tout sauf de paix!
Elle le reconnut, sans difficulté. Avec un grand enthousiasme, elle lui sourit avant de se diriger vers lui et d’embrasser chacune de ses joues, chaleureusement, empoignait l’une de ses mains entre les siennes.
- Oh, Kim! Je suis heureuse de te revoir! Comment vas-tu?
Elle s’informait; c’était bien normal! Depuis la nuit où ils avaient eu cette discussion à propos des antidépresseurs, ils ne s’étaient pas adressés la parole… Pas plus que revus. Ezer avait été débordée avec son retour au travail. Elle avait d’abord eu cette fameuse conférence qui l’avait hantée, puis les piles de dossiers, les urgences à régler, et là voilà qui venait à peine de terminer trois jours plus tard, quelque part entre vingt-deux heures trente et vingt-trois heures.
- Que me vaut l’honneur d’une visite aussi tardive, dis-moi?
Encore une fois, c’était à titre informatif! Elle n’avait pas l’habitude de voir Kim Jerby Hinton entrer dans son bureau à une heure aussi avancée de la nuit. Elle commençait d’or et déjà à s’inquiéter…. Pourvu qu’elle ne doive pas rester quelques heures supplémentaires! Son cerveau aurait droit à un court-circuit assuré!
Dernière édition par Ezer Elisabeth Heim le Mer 30 Nov - 15:44, édité 1 fois