Le bruit était atroce, le type de son qui passe bien trop rapidement d’inutile à agaçant puis à carrément impossible à supporter. Et une fois ce stade atteint, il était des plus facile d’imaginer l’objet du délit complètement explosé sur le sol pour pouvoir enfin arrêter le calvaire. Deux sons qui se répétaient sans avoir de fin, à une seconde exacte de différence, et sans prendre une seule pose. Soixante qui sont multipliées par soixante et enfin par vingt-quatre… De quoi rendre un homme fou ! Déjà le rythme cardiaque du jeune homme semblait s’accélérer et voilà qu’une goutte de sueur venait rouler de son front jusqu’à ses tempes avant de se perdre dans ses cheveux étalés sur l’oreiller. Il étouffa un grognement de mécontentement tout en remuant les draps du lit. Le tic-tac n’en finissait pas, il était assourdissant et imperturbable. Assez pour le troubler dans son sommeil, pour le tirer de ses rêves et les transformer en cauchemars… Soudain Jerby Hinton ouvrit les yeux, accompagnant le mouvement d’un puissant cri de terreur.
Il était maintenant redressé dans son lit, tremblant d’angoisse et couvert de sueur, désorienté et perdu dans sa propre chambre, seul le bruit comptait encore… Voilà qu’il tentait de s’orienter dans le noir, à la recherche du bruit, à tâtons et surtout à quatre pattes, il marchait vers le bruit pour tenter de le neutraliser. Qui était l’imbécile qui venait de lui gâcher les précieuses heures de sommeil qu’il arrivait parfois à grappiller au destin ? Il dormait assez peu pour qu’on respecte les quelques heures dont il avait besoin. Sautant sur son sac tel un félin qu’il n’était pas, il arracha les rabats et se mit à fouiller frénétiquement à l’intérieur. Soudain ses doigts rencontrèrent une boite entourée de papier lisse. Il se souvint alors qu’on lui avait offert un « cadeau ». Une malédiction oui ! Agrippant fermement le paquet, il ouvrit de l’autre main ses volets, avant de projeter de toute ses forces –c'est-à-dire pas si loin que ça- l’objet de sa haine. Voilà où méritait d’atterrir cette ignominie ! Après un long soupire qui tirait plus du désespoir, ou bien du soulagement, il repartit se coucher en espérant n’avoir abimé aucune plante de son si précieux potager dans l’histoire. Le tic-tac de la montre cadeau-souvenir ne pouvait plus venir jusqu’à ses oreilles, il était soulagé, il allait mieux. Un peu en tout cas. Ce soir là il rêva de montres digitales, les seules qu’il supportait…. Le silence est en effet d’or.
Un œil collé au microscope électronique, au point où l’on peut se demander si Kim dort sur l’appareil, ou bien s’il a tout simplement oublié qu’il existe un monde qui vit en dehors des cellules qu’il examine si attentivement depuis des heures. Sans doute rattrapait il son sommeil manquant, ou alors était ce sa conscience professionnelle. En tout cas il appréciait le silence de la salle de laboratoire qui était vide, il arrivait mieux à se concentrer. Il n’avait pas regardé l’heure à la montre qui pendait à son poignet depuis de longues heures, il ignorait donc ce que l’écran numérique lui afficherait comme chiffres, s’il l’interrogeait du regard pour connaître le temps qu’il avait passé à étudier. Il n’y avait que son regard et son attention figée sur la scène agrandie des milliers de fois, et sa respiration régulière et calme.
Et puis une porte qui s’ouvre doucement, et un léger parfum qui arrive jusqu’à ses narines pour le troubler au plus haut point. Nul besoin de se détourner de ses recherches pour en deviner la provenance. Il n’a pas mangé depuis ce matin, néanmoins un repas chaud ne lui aurait jamais fait cet effet, seul son cœur pouvait le réchauffer ainsi en reconnaissant le bruit des pas de son supérieur.
Bonjour Ezer… Une minute, il faut que je…
Il mit seulement quelques secondes à finir ce qu’il faisait, puis il décolla l’œil de l’oculaire de l’appareil pour sourire à la jeune femme qui était dans son dos.
Tu vas bien ? Il y a un problème ?
Il se tourna sur son siège pour lui faire face, les jambes flottant au dessus du sol, il hésitait entre la regarder dans les yeux et fondre, ou simplement se contenter de fixer le sol. Kim passa une main dans ses cheveux, autant pour les repousser vers l’arrière et mieux voir que pour dissimuler le trouble qui le prenait soudain.
Il était maintenant redressé dans son lit, tremblant d’angoisse et couvert de sueur, désorienté et perdu dans sa propre chambre, seul le bruit comptait encore… Voilà qu’il tentait de s’orienter dans le noir, à la recherche du bruit, à tâtons et surtout à quatre pattes, il marchait vers le bruit pour tenter de le neutraliser. Qui était l’imbécile qui venait de lui gâcher les précieuses heures de sommeil qu’il arrivait parfois à grappiller au destin ? Il dormait assez peu pour qu’on respecte les quelques heures dont il avait besoin. Sautant sur son sac tel un félin qu’il n’était pas, il arracha les rabats et se mit à fouiller frénétiquement à l’intérieur. Soudain ses doigts rencontrèrent une boite entourée de papier lisse. Il se souvint alors qu’on lui avait offert un « cadeau ». Une malédiction oui ! Agrippant fermement le paquet, il ouvrit de l’autre main ses volets, avant de projeter de toute ses forces –c'est-à-dire pas si loin que ça- l’objet de sa haine. Voilà où méritait d’atterrir cette ignominie ! Après un long soupire qui tirait plus du désespoir, ou bien du soulagement, il repartit se coucher en espérant n’avoir abimé aucune plante de son si précieux potager dans l’histoire. Le tic-tac de la montre cadeau-souvenir ne pouvait plus venir jusqu’à ses oreilles, il était soulagé, il allait mieux. Un peu en tout cas. Ce soir là il rêva de montres digitales, les seules qu’il supportait…. Le silence est en effet d’or.
*** Quelques heures plus tard dans la journée au Laboratoire alpha ***
Un œil collé au microscope électronique, au point où l’on peut se demander si Kim dort sur l’appareil, ou bien s’il a tout simplement oublié qu’il existe un monde qui vit en dehors des cellules qu’il examine si attentivement depuis des heures. Sans doute rattrapait il son sommeil manquant, ou alors était ce sa conscience professionnelle. En tout cas il appréciait le silence de la salle de laboratoire qui était vide, il arrivait mieux à se concentrer. Il n’avait pas regardé l’heure à la montre qui pendait à son poignet depuis de longues heures, il ignorait donc ce que l’écran numérique lui afficherait comme chiffres, s’il l’interrogeait du regard pour connaître le temps qu’il avait passé à étudier. Il n’y avait que son regard et son attention figée sur la scène agrandie des milliers de fois, et sa respiration régulière et calme.
Et puis une porte qui s’ouvre doucement, et un léger parfum qui arrive jusqu’à ses narines pour le troubler au plus haut point. Nul besoin de se détourner de ses recherches pour en deviner la provenance. Il n’a pas mangé depuis ce matin, néanmoins un repas chaud ne lui aurait jamais fait cet effet, seul son cœur pouvait le réchauffer ainsi en reconnaissant le bruit des pas de son supérieur.
Bonjour Ezer… Une minute, il faut que je…
Il mit seulement quelques secondes à finir ce qu’il faisait, puis il décolla l’œil de l’oculaire de l’appareil pour sourire à la jeune femme qui était dans son dos.
Tu vas bien ? Il y a un problème ?
Il se tourna sur son siège pour lui faire face, les jambes flottant au dessus du sol, il hésitait entre la regarder dans les yeux et fondre, ou simplement se contenter de fixer le sol. Kim passa une main dans ses cheveux, autant pour les repousser vers l’arrière et mieux voir que pour dissimuler le trouble qui le prenait soudain.